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Azote sur escourgeon: la référence 2017 s’affiche à 140 unités!

A la fin février, les cultures d’escourgeon affichent un léger retard sur des profils très riches en azore minéral. En pratique : zéro fertilisation au tallage, sauf cas particuliers.

Temps de lecture : 3 min

Les conditions météorologiques sont évidemment les mêmes que celles relatées pour les cultures de froment dans nos pages précédentes.

Les semis de la fin septembre, à 200 g/m2, atteignent à ce jour seulement le stade du tallage. L’an dernier, dans un protocole identique, les escourgeons étaient déjà à la fin tallage.

Des profils également très riches !

Trente parcelles d’escourgeon ont été échantillonnées en ce début d’année, rapportent les équipes de recherches du Livre Banc 2017. Les quantités d’azote disponibles dans les 90 premiers cm du sol sont exceptionnellement élevées, par rapport aux années précédentes. Elles s’élèvent à 75 kg N/ha en moyenne, avec des extrêmes se situant à 26 et 138 kg N/ha.

Le profil sous sol nu à Lonzée (Gembloux) est de 120 kg N-NO3/ha et montre que l’escourgeon y a déjà prélevé plus ou moins 60 kg N/ha provenant de la minéralisation du sol.

L’azote supplémentaire observé en moyenne dans le profil de sol par rapport aux années antérieures doit être pris en compte dans la détermination de la fumure de référence. Il est recommandé cette année de ne pas apporter d’azote au tallage afin de ne pas multiplier inutilement le nombre de talles.

La fraction au tallage : l’impasse !

La fumure azotée doit être raisonnée pour chaque parcelle individuellement. La référence est nettement revue à la baisse et s’établit comme suit, cette année : tallage : 0, redressement : 75 N, dernière feuille : 65 N.

Toutefois, vu la variabilité des reliquats extrêmes observés dans les situations étudiées, il conviendra de bien observer les parcelles. Les réserves les plus faibles ont été observées dans le Condroz, et il conviendra d’en tenir compte. Ce sera également le cas dans les parcelles où la végétation serait en souffrance.

Lorsqu’on fait l’impasse de la fumure du tallage, il est important de respecter le stade d’application de la fumure du redressement. Faire l’impasse de toute fumure avant le stade 1er nœud est souvent très pénalisant. Il est préférable d’anticiper et d’appliquer la fumure tallage + redressement quelques jours avant le stade « épis à 1 cm ».

Il ne convient pas de faire l’impasse sur la fumure de tallage dans les parcelles peu fertiles ou trop froides, même en Hesbaye, ou encore lorsque les sols restent gorgés en eau au mois de mars. Mais une dose d’azote trop élevée serait néfaste : développement de talles surnuméraires, non productives et génératrices de problèmes en saison.

Une majoration des doses préconisées ne peut se concevoir que dans les situations particulières : culture clairsemée ou peu développée à la sortie de l’hiver.

Si nécessaire, l’apport au tallage doit coïncider avec la reprise de la végétation. Intervenir plus tôt ne s’est jamais concrétisé par un bénéfice à la culture, au contraire une telle pratique présente des risques pour l’environnement et pour la culture.

Plus d’informations : le Livre Blanc, février 2017.

Propos recueillis par

M. de N.

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