Six substances actives contre les graminées en épeautre, froment, seigle et triticale
Les céréales sont des graminées au même titre que le vulpin, le jouet du vent, la folle avoine, le ray-grass, le chiendent, etc. Logiquement, il est malaisé d’épargner les plantes cultivées et de détruire les mauvaises herbes quand les unes et les autres sont botaniquement proches. C’est pourquoi, la lutte contre les graminées reste le problème majeur du désherbage des céréales. Les antigraminées de dernière génération sont d’ailleurs presque systématiquement associés à un phytoprotecteur (ou safener). Ces produits permettent à la céréale de métaboliser l’herbicide qui, sans cela, pourrait s’avérer phytotoxique.

Il existe principalement 6 substances actives efficaces utilisables au printemps contre les graminées : le chlortoluron, la propoxycarbazone, le mesosulfuron, le fenoxaprop, le pinoxaden et le pyroxsulam. Le tableau ci-joint en décrit les principales caractéristiques. Ces molécules présentent un spectre antigraminées qui leur est propre (consulter les pages jaunes du Livre Blanc, février 2020). Le chlortoluron présente une efficacité intrinsèque vis-à-vis de certaines dicotylées et peut en outre être associé à une substance active antidicotylées en vue d’élargir le spectre, alors que le mesosulfuron est toujours associé à une autre molécule dans les produits commerciaux disponibles.
Si la flore adventice le nécessite, il faut veiller à compléter ces traitements avec un antidicotylées approprié.

Il faut tenir compte avant tout du stade de développement des graminées adventices. Si toutes les substances actives sont efficaces sur des vulpins faiblement développés, un manque d’efficacité du chlortoluron et de la propoxycarbazone est à craindre sur des vulpins plus développés.
Le chlortoluron
Le chlortoluron est actif contre les graminées et les dicotylées classiques. Il présente aussi une activité secondaire sur d’autres adventices au stade cotylédonaire. De ce fait, il permet d’éliminer une bonne part des adventices les plus gênantes. Il doit être appliqué sur une culture ayant atteint le stade tallage (25) et sur des mauvaises herbes peu développées. Il devra être complété ou corrigé ultérieurement, en fonction des espèces d’adventices rencontrées et de leur développement.
Si des graminées trop développées pour le chlortoluron sont présentes, il est possible de l’associer à un antigraminées spécifique (fenoxaprop ou pinoxaden, par exemple) ou à un herbicide principalement antidicotylées mais ayant une action complémentaire sur les graminées (pendimethaline, diflufenican…). Pour élargir le spectre sur dicotylées, les molécules ne manquent pas : hormones, sulfonylurées ou bien PPOIs.
Le propoxycarbazone
La propoxycarbazone, disponible dans l’Attribut, est efficace uniquement contre les graminées et les crucifères (capselle, sené, moutarde, tabouret des champs, repousses de colza…). Elle est particulièrement active sur le chiendent et les bromes. Du fait de son mode de pénétration principalement racinaire, elle peut agir tant en pré- qu’en postémergence des graminées. Toutefois, en postémergence (max. BBCH 25), la pénétration dans les adventices sera souvent meilleure et, avec elle, l’efficacité. Il sera éventuellement nécessaire de compléter ou de corriger ce traitement ultérieurement en présence de dicotylées. La propoxycarbazone est également disponible en association avec le mesosulfuron (voir ci-après) une substance active essentiellement antigraminées, dans le Sigma Flex.
Le mesosulfuron
À l’heure actuelle, le mesosulfuron est l’antigraminée procurant l’efficacité la plus intéressante, même sur des vulpins difficiles. Non disponible
Le pyroxsulam