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Patience, la vie reprendra!

La vie sociale reprend peu à peu… Comme avant ? Non, il faut encore faire la queue pour entrer dans les épiceries et magasins de premières nécessités. Le télétravail est encore fortement conseillé et fera probablement partie de l’avenir. Les écoles rouvrent mais pas, loin s’en faut, comme avant. Les cantines ne font plus partie de la vie des petits. Aussi difficile pour eux que la rentrée de septembre et cela sans la divine récré ! On hésite encore à flâner dans les boutiques, essayer un vêtement sans but précis… ça fait partie du passé. On se méfie. La bibliothèque est ouverte mais que sur catalogue en ligne. On ne peut pas encore errer au milieu des rayons, lire le dos d’un roman, flasher sur une couverture intrigante… s’imprégner de l’odeur, de l’atmosphère… Dommage…

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Attendre ! Les terrasses, les restos, attendre… Les fêtes, les mariages, les communions, les réunions, attendre… Les piscines, attendre… Les cinés, les spectacles, attendre… Attendre encore attendre. Dans notre société actuelle, sait-on encore attendre ? L’agriculteur, lui en a l’habitude… Attendre le printemps, le moment idéal pour commencer le travail de ses terres, pas trop tôt, il faisait si humide en mars. Attendre. Attendre la levée des semailles. Guetter les premières petites pousses. Attendre le moment propice pour les pulvérisations. Attendre les moments des moissons. Attendre la maturation des maïs. Attendre pour les récoltes des légumes. Attendre la pluie, l’espérer des jours et des jours. Attendre les vêlages, le moment où la vache a besoin d’aide ou pas. Attendre les jours de départ des porcs, des poulets. Attendre. Attendre les paiements des commerçants, des sucreries, des laiteries, des aides hypothétiques… ect. Attendre, on sait faire…

Toutefois, attendre de voir à nouveau sa petite famille réunie, on ne sait pas trop faire ! Le contact avec les proches (limité) de nouveau permis, quelle libération. Les cris joyeux des petits loups qui rient et se chamaillent entre cousins étaient attendus avec impatience. L’agriculteur, quoiqu’isolé sur son exploitation, est un homme très sociable, pas farouche pour un sou, et habitué depuis la nuit des temps à la patience. Citadins, prenez-en de la graine. Attendez, ne prenez pas de risques. Et pensons particulièrement à ces divers métiers qui n’en peuvent plus d’attendre pour redémarrer leurs activités. Et, au moment enfin arrivé, soutenons les ensemble.

Manou de Warneton

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Voix de la terre Il n’aura fallu que cinq jours ! Lundi matin, l’énorme vieille ferme dressait encore ses murs orgueilleux au milieu du village, défiant le temps et les saisons depuis trois cents ans. Vendredi soir, elle n’était plus là, tout simplement ! Disparue, envolée, comme si elle n’avait jamais existé. Un bulldozer, deux pelleteuses, ainsi qu’une noria de très gros tracteurs attelés de bennes, ont tout rasé et enlevé en quelques dizaines d’heures. Sur le terre-plein ainsi dégagé, sera bientôt construit un complexe de vingt appartements. L’un après l’autre, les derniers témoins de la vie agricole d’autrefois disparaissent des paysages intérieurs de nos localités.
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