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Insupportable déséquilibre!

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La publication du rapport 2016 de l’Observatoire français des prix et des marges met en évidence le contraste saisissant entre la grande stabilité des prix alimentaires à la consommation et l’instabilité des prix agricoles. « Cette dernière devient la règle mais le consommateur final n’en est absolument pas conscient », remarque l’économiste Philippe Chalmin qui président ladite institution. Et de noter que ce glissement des prix agricoles de la stabilité à l’instabilité s’affirme clairement sur les 15 dernières années en France, et plus largement en Europe. Et ce, en raison notamment de la disparition des instruments communautaires de stabilisation des marchés agricoles, à l’exception de quelques mécanismes d’urgence de moins en moins adaptés, poursuit l’économiste. Et d’observer que, depuis au moins 4 ans, le grand bénéficiaire de cette évolution est tout simplement le consommateur, isolé de toutes variations de prix de l’amont.

Un autre enseignement marquant du rapport est la confirmation que beaucoup de producteurs ne couvrent pas la réalité de leurs coûts de production, preuve de la déconnexion flagrante entre les prix des produits agricoles et les prix à la consommation.

« L’euro alimentaire » qui analyse le partage de la valeur ajoutée créée par les dépenses alimentaires du consommateur, calculé sur la base de la comptabilité nationale de 2013, illustre bien le triste sort de l’agriculture. Ainsi, 64,70 € de valeur ajoutée sur 100 euros de dépense alimentaire se répartissaient comme suit : 15,40 € pour le commerce, 14,90 € pour les industries alimentaires et autres, 13,90 € pour la restauration, 14,30 € pour les autres services… et à peine 6,20 € pour l’agriculture. Autrement dit, la part revenant aux producteurs est marginale. Ce déséquilibre grandissant dans le panier est plus qu’interpellant au moment où se dessinent les contours de la nouvelle politique agricole commune.

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