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La part des autres

La revue « Itinéraire bio » de ces mois de juillet-août, nous révèle que lorsque le consommateur dépense 100 € pour son alimentation, 8,2€ rémunèrent les producteurs. D’autre part, de ces 100€, sont issus 9,2 € de taxe. L’État touche donc, et ce de façon automatique, plus que le producteur, qui lui, doit éponger des coûts multiples pour engranger ces 8,2€ (matériel, bétail, aliments, soins, infrastructures, frais d’entreprises, foncier, contrôles, risques climatiques, crises alimentaires…, ceci en plus d’un travail physique et administratif des plus lourd, contraignant et parfois humiliant qui soit). Ces 8,2€, perçus par le producteur, produisent également pour l’État, d’autres taxes, par exemple sur le carburant et contributions sur les revenus.

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En bonne comptabilité, on nous dira que ces 9,2€ de taxe engendrés par tranche de 100€ sont issus proportionnellement par chaque acteur de la constitution du prix final. Exemple : le commerce perçoit 19,8€ et les services 14,6€ sur ces 100€, ils contribuent donc à plus d’un tiers de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée). Dit autrement, plus le producteur est volé, moins il intéresse le pouvoir, plus l’industrie abuse, plus elle contribue au PIB (produit intérieur brut) national.

Dans les faits si les producteurs disparaissent, il n’y a plus de production, donc plus de recettes. Pour éviter tous risque de pareille catastrophe, il suffirait d’imposer politiquement un partage de la valeur ajoutée et ce de la fourche à la fourchette. On en est loin… Cependant, une enquête auprès de 800 consommateurs, nous apprend aussi que ceux-ci accepteraient sans problème de payer un supplément moyen de 7 % du prix final, ce qui pourrait presque doubler les prix perçus par les producteurs, ce à condition que les autres maillons de la chaîne n’accaparent pas ces 7 %.

Pour la revue, « Les consommateurs sont de plus en plus méfiants de la « boîte noire » que représente l’industrie. Alors que paradoxalement, la valeur ajoutée, elle, est concentrée dans la grande distribution. » Cette concentration de la valeur ajoutée est un puissant levier qui permet d’influencer la politique et ce alors que des petites associations de producteurs et consommateurs voulant établir des prix justes se heurtent à de nombreuses barrières législatives (entente sur les prix, entrave à la liberté commerciale, etc.), tandis que quelques oligopoles monstrueux via d’énormes centrales d’achat, sont devenus, légalement, des monopoles à peine déguisés qui imposent leurs prix et conditions « Tes œufs, ton lait, doivent partir et moi je ne suis pas obligé de te l’acheter, alors prend ce que je te donne et ferme-là ! ». Ah ! Si nous pouvions leur opposer des centrales de vente qui pourrait leur répliquer « Tu veux commercialiser ma production ? Paye-la au juste prix ou alors dégage !… ».

Gustave

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